Anaïs Raynaud

Nous habitons Rue de la rauge à Limoges Beaubreuil. Nous étions très inquiets sur la possibilité d’implantation d’un nouvel incinérateur à proximité. Le choix du scénario premier c’est à dire une implantation sur la même parcelle que l’actuel incinérateur serait plus sécurisant pour nous. Notamment du point de vue des nuisances sonores, olfactives et de l’impact de la circulation sur les infrastructures routières à proximité. De plus la nécessité de travaux importants sur le réseau de chaleur me paraît engendrer de gros besoins financiers difficile à justifier car le réseau actuel est déjà en place et relié à l’actuel incinérateur.

 

Nous vous remercions pour votre participation. La réponse est en cours de préparation.

Emmanuel Rouxel

Madame,
Monsieur,

dans le cadre de la concertation publique menée par Limoges Métropole au sujet du nouvel incinérateur, nous souhaitons apporter notre contribution.

* Publicité consultation

Nous nous permettons tout d’abord une remarque concernant ladite consultation dont nous avons appris l’existence tout à fait par hasard, plusieurs jours après son lancement. En effet, bien qu’il y ait de la communication à ce sujet, jamais il n’est évoqué clairement qu’il s’agit du choix d’implantation de l’incinérateur. Est toujours mis en avant “l’avenir de nos déchets”, ou “la création d’une unité de valorisation énergétique” – ou UVE – ainsi que le “nouveau réseau de chaleur”. Si tout est bien entendu juste, il est évident que ces termes ne sont pas concernants pour le grand public. La communication n’a pas vraiment d’impact sur le grand public.
D’ailleurs notre expérience montre que, et cela nous surprend particulièrement, les habitants sont très peu au courant de cette concertation. Ces mots issus du langage bureaucratique ne parlent à personne. On ne met jamais en avant la construction d’un nouvel incinérateur (puisque c’est pourtant de cela dont il s’agit). Il est d’ailleurs significatif que lors des réunions publiques chacun (officiels comme public) utilise le mot “incinérateur” de manière spontanée.
Pourquoi ne pas avoir orienté la consultation avec des mots simples, impactants pour toucher le plus grand nombre ? Afin d’avoir une consultation la plus large possible.
En tant que riverains, nous avons donc pris l’initiative d’informer nos voisins par quelques centaines de tracts dans les boîtes aux lettres (lotissement des Ribières, etc.). Beaucoup nous ont appelé pour nous faire part de leur étonnement de n’avoir pas été informés autrement, alors que la consultation s’arrêtait un peu plus d’une semaine après.
En outre, nous nous étonnons qu’aucune affiche ou annonce ne soit faite dans les secteurs les plus concernés par l’étude, que ce soit le quartier actuellement proche ou les secteurs touchés par les différents scénarios. De même, la mairie du Palais-sur-Vienne n’a absolument pas communiqué : rien dans le magazine municipal, rien sur les panneaux lumineux ni sur Internet ou sa page Facebook.

* Questions/réponses

Nous nous étonnons par ailleurs de l’impartialité de l’espace réservé aux questions/réponses sur le site Internet de la consultation. En effet, nous avons posté deux questions (bien entendu conformes à la charte dans la forme) en date du 11 octobre. Nous avons bien reçu l’accusé de réception, mais elles n’ont pas été publiées sur le site et aucune réponse n’a donc été apportée avant la fin de la consultation, alors que d’autres ont eu des réponses dans l’intervalle. Curieusement ces deux questions visaient les risques sanitaires…
Nous doutons donc de l’impartialité de cet espace de questions/réponses tant vanté lors des réunions publiques. Qui opère le tri des questions ? Pourquoi ces questions sanitaires sont-elles éludées tant que le public peut s’exprimer, à savoir avant le 21 octobre ?

* Communication, propagande

Nous avons lu à la fois sur des panneaux de Limoges Métropole exposés lors de rendez-vous publics ainsi que dans un compte rendu de réunion publique des affirmations très claires : « l’incinérateur ne présente aucun risque pour la santé ». Une affirmation reprise en grosses lettres (« NON ») sur des affiches.
Les études dans un passé récent (avec certes d’autres normes) montrent pourtant une hausse de certains cancers (notamment cancer du sein…) pour les riverains. Certes les normes ont évolué, mais encore aujourd’hui les experts sanitaires sont bien plus prudents que ces affirmations propagées à grand renfort de communication. Les normes évoluent encore très régulièrement, incorporant de nouveaux polluants à filtrer ou de nouvelles techniques de filtration.
Nous nous interrogeons donc sur la pertinence d’une telle propagande quand la prudence devrait être de rigueur. Dans quelle mesure ces panneaux, affichés dans les lieux mêmes où le public est invité à s’exprimer, influencent-ils l’expression dudit public ? La question mérite d’être posée.

* Risques sanitaires non évalués

Nous sommes plusieurs riverains du secteur d’Anguernaud, des Ribières… à nous inquiéter de cette implantation, qu’elle soit d’ailleurs à Anguernaud ou sur l’emplacement actuel, à Beaubreuil. En effet, les modélisations du panache de fumée nous prouvent qu’habiter à 200 m ou 1 km est sensiblement la même chose.
Nous avons questionné les représentants de Limoges Métropole qui se montrent très affirmatifs sur l’absence de risques sanitaires, là où pourtant les experts (y compris ceux cités par l’agglomération) appellent à la prudence.
Nous avons participé à plusieurs réunions publiques, posé des questions… mais jamais obtenu de réponses à nos interrogations sur les risques sanitaires, d’autant que les études actuelles sont prudentes sur la question.

Voici quelques questions que nous avons soulevé auprès de Limoges Métropole, qui affirme noir sur blanc qu’il n’y a “aucun risque pour la santé”; questions que nous reposons dans cette consultation puisqu’elles n’ont eu aucune réponse :

– Quelles études pouvez-vous citer pour affirmer aussi catégoriquement qu’il n’y aujourd’hui « aucun risque pour la santé » ?

– Pouvez-vous affirmer qu’un incinérateur ne présentera aucun risque pour la santé des riverains, que ce soit aujourd’hui ou dans le futur ?

– Pouvez-vous nous citer des études confirmant qu’il n’y a aucun risque à une exposition de longue durée aux retombées des fumées d’un incinérateur ?

– Puisqu’il n’y a selon vous « aucun risque pour la santé », pouvez-vous enfin confirmer que les effets cocktails des polluants émis ne présentent aucun danger ? Pouvez-vous nous apporter la preuve que les substances qualifiées de sans danger pour l’homme individuellement, ne peuvent pas devenir nocives lorsqu’elles sont mélangées ?

– Seules quelques molécules sont actuellement surveillées et filtrées, sur les 2 000 environ rejetées par les cheminées. Pouvez-vous confirmer qu’il n’y a et n’y aura jamais aucun danger à respirer les centaines de molécules qui ne font l’objet d’aucune surveillance aujourd’hui ?

Comme l’ont expliqué les experts de la Dreal (représentants de l’Etat) lors d’une réunion publique, les normes évoluent “tous les 5 à 6 ans”, pour fixer chaque fois de nouveaux seuils de filtration, imposer la filtration de nouvelles molécules, etc. Fort de cela, pourquoi ne pas appliquer le principe de précaution qui devrait nous faire admettre humblement que l’on ne sait rien en réalité des risques sanitaires actuels et futurs, et que, par conséquent, il vaut mieux éloigner le plus possible le futur incinérateur des habitations.

* Pollution passée sous silence

Le hasard a voulu que nous passions devant l’incinérateur le 7 octobre dernier, dans la soirée, remarquant une épaisse fumée noire, caractéristique d’une pollution.
Nous avons interrogé Limoges Métropole à ce sujet, et la réponse faite lors d’une réunion publique a été la suivante : “La couleur de la fumée dépend de la couleur du ciel.” (M. Jarry)
Le lendemain, un article de France 3 au sujet de cet incident nous en apprenait davantage : il s’agissait d’un redémarrage de l’incinérateur, lié à une intervention en interne ; un épisode qui n’a donné lieu à aucune communication de Limoges Métropole, en dehors de la sollicitation par la presse. Le représentant de l’usine assurait qu’il n’y avait eu aucune pollution, qu’il n’y avait aucun risque pour la santé. Plus loin, pourtant, il explique que les “fumées noires retombent tout de suite au pied du bâtiment”.
Il s’agirait donc d’une pollution… mais qui serait concentrée au pied de l’usine. Les images montrent pourtant un panache plus large. De même, les normes au cours de redémarrage et incident dans l’usine autorisent à dépasser certains seuils normalement plus bas. La pollution est donc possible et réelle. Pourquoi ne pas en informer la population ? Pourquoi également maintenir une telle installation proche des habitations alors qu’il y a clairement des épisodes plus polluants que d’autres ?
En outre, peut-on savoir ce qui a été relâché dans l’air ce soir-là ? Ce qui est relâché lors de tels incidents ? Comment prouver qu’il n’y a aucun risque pour la santé des riverains ?
Enfin, ces événements polluants se produisent-ils régulièrement ? Si oui, à quelle fréquence ?

* Réseau chaleur

La concertation porte à la fois sur le futur incinérateur ET le nouveau réseau de chaleur. Nous nous étonnons de voir les deux sujets liés dans une même concertation publique. Même si le second peut dépendre du premier, les dossiers ne devraient pas être abordés de façon aussi étroitement liée.
En effet, l’envie de créer un nouveau réseau de chaleur, économiquement viable, en limitant les coûts et l’acheminement de la chaleur, impacte nécessairement le choix de l’emplacement du futur incinérateur, en faisant un des principaux arguments.
Or cet aspect ne devrait pas être aussi prioritaire, les questions ne devraient pas être liées à ce point. C’est notamment ce qu’a rappelé une des garantes de la CNDP interpellée à ce sujet lors d’une réunion publique.
Il nous semble nécessaire de dissocier les sujets dans les critères de choix.

* Dimensionnement

Nous sommes également en questionnement par rapport à la capacité du futur équipement. Il semble dimensionné assez largement, ne tenant pas vraiment compte d’une importante baisse des déchets souhaitable et souhaitée par une majorité. Le futur outil présenté n’est-il pas trop gros ? Ne sera-t-il pas trop gros ?
Est souvent cité en exemple (pour son intégration…) l’incinérateur géant de Copenhague. Or cette énorme usine se trouve aujourd’hui confrontée à un problème de taille : le manque de déchets pour tourner à un régime adapté à son dimensionnement, pour faire fonctionner son réseau de chaleur, etc. Résultat, les Danois n’ont d’autre choix que d’acheter et d’importer des déchets… depuis le Royaume-Uni. Un non sens écologique, économique où les déchets deviennent un véritable objet commercial.

Cordialement,

Emmanuel Rouxel

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Association pour un Nouveau Printemps à Limoges

L’« Association pour un Nouveau Printemps à Limoges » a participé à la concertation publique portant sur « L’avenir du traitement des déchets en Haute-Vienne et en Creuse : vers la création d’une nouvelle Unité de Valorisation Energétique (UVE) et d’un nouveau réseau de chaleur ».

L’Association pour un Nouveau Printemps à Limoges souhaite qu’un maximum d’acteurs du territoire soit inclus dans ce projet d’UVE et de réseau de chaleur. Dans le cadre de la concertation préalable accompagnée par la Commission Nationale du Débat Public, nous avons porté les propositions suivantes :

1. L’« Association pour un Nouveau Printemps à Limoges » propose que l’Entente intercommunale, porteuse du projet, construise un partenariat avec l’Université de Limoges (accueil d’étudiants dans le cadre de stages, élaboration de sujets de recherche autour du traitement des déchets)

2. L’« Association pour un Nouveau Printemps à Limoges » propose que le projet d’UVE et de réseau de chaleur soit soumis à la récente assemblée consultative, le « Conseil des 55 Limougeauds », dont la ville de Limoges s’est dotée en 2022. Les membres de l’Entente intercommunale complèteront ainsi utilement les points de vue qu’ils ont déjà recueillis sur le dossier.

Enfin, l’« Association pour un Nouveau Printemps à Limoges » propose que la démarche de concertation dans laquelle l’Entente Intercommunale a choisi de mener ce projet se poursuive après la fin de la consultation menée avec la CNDP.

Pour l’Association,
Marie de Ferluc,
Présidente de l’Association pour un Nouveau Printemps à Limoges

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David-Alexandre Petit

Favorable à la construction d’une nouvelle usine d’incinération sur le site actuel et qui respectera d’avantage l’environnement, je souhaite cependant que l’usine puisse avoir une seconde vie et ne soit pas démantelée. En effet, l’usine actuelle pourrait devenir un site culturel (exposition, spectacle de proximité…), sportif (mur d’escalade, danse…) ou tout simplement un site où les jeunes pourraient se retrouver car idéalement située entre les logements de Beaubreuil, le site d’Ester Technopôle et la ville de Limoges via la future passerelle. Je trouve dommage de démolir des bâtiments ou des sites industriels ayant marqués l’histoire alors qu’une reconversion est possible… Cordialement

Stephanie abbate

La CEDLM issue de l’architecture des années 80 serait dommageable à perdre donc il serait plutôt judicieux de lui donner une autre fonction soit culturelle, détournée ou la maintenir dans son rôle de traitement des déchets comme les bio déchets

Martine Laplante

Bonjour,
Je m’exprime au nom de deux associations: Alternatiba Limousin et les Amis de la Terre Limousin.
Il s’agit donc d’une contribution collective
Tout d’abord nous nous interrogeons sur l’objet même de la concertation: elle porte sur la création d’un incinérateur, sans qu’un travail préalable ait été engagé avec les citoyens sur la gestion globale des déchets. On sait qu’avec un peu de travail éducatif sur la gestion des déchets par les particuliers on peut arriver à une diminution très nette des déchets résiduels. Ne serait-il de ce fait pas utile de consacrer une petite partie du budget à la mise en place « d’ambassadeurs du tri »?
Par ailleurs on ne peut plus ignorer qu’il n’est pas possible de se projeter à plusieurs décennies sans anticiper les changements de société qui sont maintenant inévitables (par exemple, moins de pétrole donc moins de plastiques?) La loi sur l’obligation de mise en compost des déchets humides aura aussi un impact important sur la quantité de déchets ultimes à gérer. et qui peut affirmer aujourd’hui qu’aucune nouvelle méthode de recyclage de nouvelle matière ne verra le jour dans les prochaines années, diminuant d’autant les quantités de matières à incinérer?
Une petite remarque sur les aspects sanitaires. Chacun sait qu’on ne trouve que ce qu’on cherche. Si on est « dans les normes » pour chaque molécule recherchée, combien potentiellement présentes ne sont pas recherchées? Et nous n’insisterons pas sur l’effet cocktail, dont le principe est maintenant largement admis, et dont en l’état des connaissances il reste impossible d’évaluer la dangerosité, ce qui ne veut évidemment pas dire qu’il n’y en a pas!
De fait, parler de « valorisation énergétique » et de création de « réseau de chaleur » vise à mettre l’accent sur des aspects considérés comme positifs qui cachent au moins en partie les points négatifs de l’incinération, jouant sur un délicat équilibre bénéfices/risques dans lequel on ne sait plus trop où se situe l’intérêt réel des citoyens.
En résumé, nous demandons donc qu’un véritable travail avec les citoyens sur la gestion des déchets, les diverses façons de les diminuer, soit fait en amont de toute décision concernant une nouvelle unité d’incinération qui nous engage pour plusieurs décennies.

FAURE JULIE

Bonjour,
En tant qu’habitante à proximité de l’incinérateur, je souhaite vous faire part de mes inquiétudes quand à la possibilité de rénover l’incinérateur sur le même site (Fougeras). Si à l’époque de sa construction une large méconnaissance prévalait concernant les rejets de polluants et leur impact environnemental et sanitaire, aujourd’hui de nombreux scientifiques alertent sur les risques liés à l’incinération. Bien que de nouvelles directives aient vu jour, fixant ainsi des normes d’émission à respecter, nous ne pouvons que constater les limites de la réglementation, qui ne réglemente qu’une vingtaine de polluants sur plus de 2000 molécules mesurées en sortie de cheminée. Les effets de certains polluants sont encore méconnus et non contrôlés. De plus, concernant les polluants contrôlés, tels que les dioxines, beaucoup de scientifiques s’accordent à dire que les normes sont insuffisantes. De nombreuses études ont pointé les risques à long terme sur la santé (avec une augmentation conséquente des risques de cancer notamment). Dans la mesure où l’incinération implique de nombreuses réaction chimique, il est impossible de garantir l’innocuité de son processus. De ce fait, pourquoi prendre le risque de le laisser à proximité des habitations ? Certes, le nouvel incinérateur sera un peu plus reculé mais il reste néanmoins très proche et il est bien illusoire de considérer que le petit espace boisé saurait suffire, à lui seul, à contenir les fumées. En tant qu’habitants, nous ne pouvons que nous faire du souci pour la santé de nos enfants qui vont respirer ces fumées durant des années. De nombreuses entreprises (site d’Ester) sont également implantées à proximité, ainsi que des sites de loisirs tels que le cinéma,l’ Aquapolis, le Zenith ou encore le bois de la Bastide. Ne pensez-vous donc pas qu’il serait plus judicieux d’éloigner le risque ? Vous avez aujourd’hui la possibilité de choisir de limiter les impacts en reconstruisant dans une zone plus déserte. Nous espérons donc que vous ferez le bon choix, et pas seulement un choix économique… Notre planète et notre santé sont aujourd’hui en train de payer de nos erreurs…montrons nous un peu responsable dans la limite de nos possibilités…

Nessim ARAZAM

La concertation porte sur l’avenir du traitement des déchets en Haute-Vienne et en Creuse en paticulier sur la création d’une nouvelle unité de valorisation énergétique et d’un nouveau réseau de chaleur. Ce sont donc deux projets qu’il faut examiner. Il aurait été plus judicieux de faire porter la concertation seulement sur la création du nouvel incinérateur car c’est cette installation qui est problématique en terme de nuisances, d’effets sur la santé et l’environnement, sur le bilan carbone et le réchauffement climatique. De plus l’incinération est la résultante de la production trop importante de déchets. Le projet de nouvel incinérateur est donc lié à la problématique de la prévention et de la réduction des déchets comme le prévoit la loi qui instaure la hiérarchisation des modes de traitement des déchets. La création d’un réseau de chaleur ne rentre pas du tout dans ce tye de problématique. Il faut séparer les deux projets.

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